L'Atlético poignarde l'AC Milan (0-1)
C1 Dominés durant une bonne partie de la rencontre, les Espagnols ont émergé dans les derniers instants grâce à l'intenable Diego Costa.
Milan a sans doute livré l'une de ses meilleures partitions de la saison, mais n'a pas pu tenir la distance face à un Diego Costa à l'affût de l'une des seules fautes d'attention de la défense locale pour faire parler son sens du but en fin de rencontre et offrir la victoire aux Colchoneros.
Il est 20h45 moins quelques secondes. La musique de la Ligue des Champions résonne dans les travées de San Siro, et réveille les ardeurs d'un Diavolo trop endormi sur la scène nationale. Pourtant, après le coup de sifflet inaugural, ce sont les visiteurs qui mordent sur le ballon en premier. Emmenés par un Diego Costa enragé, les Colchoneros démarrent aussi vite qu'Usain Bolt pour débouler dans le rectangle d'Abbiati.
Milan laisse passer l'orage, pose le pied sur le ballon et fait tourner la gonfle derrière pour reprendre son souffle, avant d'arroser copieusement Balotelli. Objectif: éviter les récupérations hautes, arme fatale de la bande du Cholo. Le round d'observation dure une dizaine de minutes, entre les gammes jeu court-jeu long de Gabi et les courses folles de Taarabt. Et puis, le premier éclair est milanais. Taarabt appuie sur l'accélérateur côté droit, Kaka allume la mèche et fait trembler la barre. Ce Milan est bien en mode C1.
Du muscle et du génie
Intenable entre les lignes, Taarabt déboule encore sur la droite, dans le dos d'un Insua tout juste bon à chatouiller les chevilles adverses. Le centre du Marocain trouve la tête de Poli, puis les gants d'un Courtois qui déploie son bras interminable pour détourner sur le montant. Milan touche du bois, mais la chance est madrilène.
Malmenés, les Colchoneros musclent leur jeu et grognent sur les chevilles locales. Même De Jong est victime du vice des hommes du Cholo, qui rééquilibrent les échanges avec une tête de Juanfran et une relance maladroite de Taarabt, décidément dangereux dans les deux rectangles, mal exploitée par Koke.
Le marquoir indique trente minutes, et réveille Balotelli qui éclaire la rencontre d'une talonnade géniale vers Kaka, dont le tir enroulé échoue sur le toit du but de Courtois. Milan remontre les muscles, Poli mord les bons pieds de l'entrejeu visiteur et Balotelli manque le cadre. Mi-temps.
Au vestiaire, Simeone ne nourrit pas ses hommes. Seule explication pour les voir remonter sur la pelouse comme des morts de faim. Milan étouffe, jusqu'à retenir son souffle quand Diego Costa défie la gravité dans le rectangle, mais son ciseau s'envole au-dessus des cages d'Abbiati. Les Rossoneri répondent via Kaka, qui enchaine petit pont et frappe à l'entrée de la boite, mais tutoie le mauvais côté du montant. À force de vouloir asphyxier Milan, l'Atlético semble à bout de souffle.
Diego Costa, le roi des balles perdues
Taarabt continue son opération brisage de reins sur le côté gauche de la défense madrilène, mais ses coups de pinceaux restent brouillons dans les seize mètres de Courtois. En face, Diego Costa semble perdu au milieu des brise-lames madrilènes, mais parvient à arracher un ballon pour alerter Raul Garcia dont le tir est capté en deux temps par Abbiati. Il reste un quart d'heure, mais c'est fini pour Balotelli, dont l'épaule lâche prise au profit de Pazzini.
Le temps avance et Milan recule. Le gang du Cholo appuie alors une troisième fois sur le champignon, sort les crocs sur les deuxièmes ballons, et trouve l'ouverture. Chandelle dans le rectangle, Abate détourne, et Diego Costa smashe de la tête au fond sous le regard ingénu d'Adil Rami. Vu sa dégaine, personne d'autre que l'Espagnol ne peut être aussi efficace sur les balles perdues.
En quête de rachat, le défenseur français se place derrière le cuir pour un coup franc aux trente mètres. Le deuxième étage de la curva se protège déjà le visage, mais le tir de Rami est plus précis que prévu. L'obus frôle le montant de Courtois. C'est le dernier fait d'armes d'un Milan de gala, poignardé en fin de rencontre par la bande de brigands de Simeone. Les Rossoneri devront forcer l'exploit dans l'imprenable forteresse de Calderón.
